#10 Vive les réactions exagérées

#10 Vive les réactions exagérées

Vive les réactions exagérées !

Ça vous est déjà arrivé de péter un câble pour une chaussette qui traîne ? De vous mettre dans une folle rage pour un verre cassé ? C’est ce qui peut s’appeler une réaction exagérée.

Le plus étonnant est que, sur le coup, nous pouvons ne pas du tout nous rendre compte que notre réaction est exagérée. Avec le recul, nous pouvons nous en apercevoir seule, ou pas. Cela dépend de notre degré de conscience par rapport au sujet, si c’est la première ou la centième fois que cela arrive. Dans le cas où nous n’en sommes pas conscients, ce sont souvent les proches qui nous le font remarquer… par forcément de manière agréable d’ailleurs. 

Dans cet article, L’idée est justement de mettre en lumière ces réactions exagérées pour gagner en conscience. Tout d’abord, je définirai ce qu’est une réaction exagérée, avec des exemples. Ensuite, je vais m’attacher à vous montrer en quoi ces réactions sont utiles et ce qu’elles peuvent nous apporter. Finalement, je vous donnerai des clés pour comprendre ce que ces réactions racontent de nous. Pour que vous puissiez les décoder et vous en libérer !

Les réactions exagérées : qu’est-ce que c’est ?

Définitions

Commençons par les définitions. Exagérer vient du latin exaggerar qui signifie, augmenter, amplifier. Le CNRTL évoque le caractère excessif transmis par le mot exagéré. Le Larousse précise également que l’adjectif exagéré renvoie à des proportions plus grandes que ce qui est réellement.

Une réaction quant à elle est un « acte, comportement d’une personne en réponse à une action extérieure, et qui, en général, tend à annuler celle-ci » nous dit le CNRTL. Le Larousse a une première définition encore plus large : « manière dont quelqu’un, un groupe réagit face à un événement ou à l’action de quelqu’un d’autre ». Je vous passe bien entendu les définitions physico-chimiques du terme.

Ainsi, une réaction exagérée est une manière de réagir de façon excessive par rapport à un événement, de façon plus grande que ce que l’événement aurait pu susciter « normalement » (normalement étant entendu par rapport à une norme sociale de comportement).

Avez-vous des réactions exagérées ?

Je suis sûre que vous avez déjà des exemples en tête vous concernant. Si ce n’est pas le cas, je vous invite à prendre un instant pour passer en revue la semaine ou même le mois passé. Et vous remémorer un moment qui vous a mis en colère, par exemple. Une fois que vous avez ce moment en tête : quel déclencheur ou quelle situation a généré cette colère ? Ne pensez-vous pas, avec le recul, que votre colère était exagérée, ne serait-ce qu’un peu ?

Bien sûr on peut aussi travailler avec des peurs irrationnelles ou des tristesses profondes, mais j’ai l’impression que les exemples de colère sont plus faciles à repérer. Si vous êtes du genre à ne jamais vous mettre en colère, je vous invite dans ce cas à aller fouiller vos souvenir récents en explorant ces autres gammes émotionnelles autour de la peur et de la tristesse.

Un exemple chez les enfants si vous ne voyez pas de quoi je parle : ce qui est appelé le syndrome du biscuit cassé. Votre enfant, ou un enfant de votre entourage, se met à pleurer excessivement car son biscuit est cassé. Il ne s’agit pas du tout d’un « caprice » (comme ce mot m’exaspère, d’ailleurs). Il s’agit d’une réaction exagérée, qui va permettre à l’enfant de décharger ses émotions de la journée. Et qui parle souvent de ce besoin de décharge émotionnelle, avec également très souvent un besoin vital non assouvi, comme de la faim ou de la fatigue.

Mon exemple des placards

Pour vous inspirer, j’ai souvent des réactions exagérées quand mes enfants ne goûtent pas au plat que j’ai préparé pour le repas. Contrairement au deuxième accord toltèque, j’ai une fâcheuse tendance à le prendre personnellement, surtout si je suis fatiguée bien sûr, la fatigue étant chez moi comme chez beaucoup un facteur limitant fortement mon seuil de tolérance. 

Je vais également citer une réaction exagérée que j’avais et que je n’ai plus suite à une séance de sophro-analyse. Chez moi, les portes de placards restent très souvent ouvertes. Cela déclenchait chez moi de grosses colères, des colères excessives par rapport à la situation. Je pouvais alors les claquer de manière violente, et au fond de moi c’est certainement ce que j’aurai voulu faire à celui qui les avait laissées ouvertes ! Tout en générant à l’intérieur de moi une colère qui me prenait de l’énergie inutilement. Très honnêtement, ce n’est pas un sujet que j’aurai choisi de traiter en séance avec ma thérapeute, et c’est à l’occasion d’un exercice lors de ma formation que j’ai été amenée à l’identifier et le travailler.

 

En quoi est-ce important d’analyser nos réactions exagérées ?

J’espère que vous avez déjà identifié des réactions à décrypter, sinon je vous invite vraiment à être attentifs dans les jours qui suivent pour en repérer une.

Mieux nous connaître

L’idée va être de profiter de cette réaction exagérée pour en apprendre plus sur nous, pour mieux nous connaître.

Tout ce qui nous irrite chez les autres peut nous mener à conduire à mieux nous comprendre. Si vous ne faites pas face à votre ombre, elle vous viendra sous la forme de votre destin. 
Carl Gustav Jung

Les réactions exagérées sont un enseignement précieux. Elles vous nous aider à connaître nos fonctionnements, mais aussi connaître nos besoins et les environnements favorables ou non pour notre (bonne) humeur. Attention, je ne dis pas qu’il faut absolument et sans cesse être de bonne humeur, mais je trouve plutôt agréable de l’être, et je préfère donc me donner le maximum de chance de l’être !

Ces événements peuvent aussi mettre en lumière des croyances limitantes, ou d’autres points sur lesquels nous pourrions travailler, comme une insécurité, une angoisse, une peur irrationnelle…

Rendre la vie plus légère

Cela va nous permettre également d’améliorer notre vie.

En effet, si je connais ma manière de fonctionner, les besoins qu’il est important pour moi de combler, les environnements favorables pour ma joie… eh bien je peux tout simplement les mettre en place ! Par exemple, je peux me coucher plus tôt pour avoir mon quota de sommeil, ou m’autoriser une sieste, si j’ai identifié que le besoin de sommeil était important chez moi. Autre exemple : je peux planifier des sorties avec mes copines pour recharger mes batteries si j’ai repéré que ce besoin relationnel n’est pas comblé.

D’autre part, une fois la réaction analysée et la situation résolue, la réaction exagérée ne va normalement plus se produire. Soit que la situation ne se produira plus du tout (ou que nous ne la remarquerons plus, et que donc dans notre subjectivité elle ne se produira plus), soit que nous n’aurons plus de réaction exagérée quand elle se produit. Cela contribue à alléger notre vie !

Prendre ses responsabilités

De plus, en cherchant de quoi cette réaction parle chez moi, cela m’aide à prendre ma responsabilité et non pas à la rejeter sur autrui ou sur les circonstances (ce que nous avons tendance à faire en tant qu’humain, non ?).

 

Comment décoder les réactions exagérées ? 

La clé est comme souvent le questionnement. Il est à faire avec soi-même, comme un dialogue intérieur, ou bien avec son thérapeute, une amie, quelqu’un de confiance qui pourra aider à la réflexion, à faire miroir à ce que nous renvoie cette situation.

Deux parties peuvent être décortiquées : le contexte et nous-même.

En fin d’article vous trouverez un lien pour télécharger une fiche pratique qui vous aidera à vous questionner.

Ce n’est pas en contemplant la lumière que l’on devient lumineux, mais en portant son regard sur sa propre obscurité, ce qui est beaucoup plus impopulaire parce que beaucoup plus difficile. 
Carl Gustav Jung

Interroger le contexte

L’idée est de repérer dans quelle conditions cette réaction exagérée s’est produite. Les questions vont être plutôt journalistiques : quand, qui, quoi, où, comment ?

Une fois posé ce contexte, nous allons interroger notre état juste avant que la réaction ne se produise : état physique (fatigue, faim…) et mon état psychique (occupé, triste, énervée…).

Dans un premier temps, cette prise de recul peut faire ressortir que des besoins ne sont pas comblés. Besoins physiologiques, de sécurité, d’appartenance… Pour vous aider, vous pouvez utiliser la pyramide de Maslow ou des cartes de besoins que l’on trouve dans le matériel de la Communication Non-Violente. Ce questionnement nous permettra ainsi de faire de la prévention, et de combler les besoins repérés par cette interrogation.

Puis nous noterons au passage, s’il y a des points communs, des invariants quand nous réagissons de manière excessive. Par exemple : c’est toujours avec une femme qui est ma supérieure d’une façon ou d’un autre que je m’énerve ; c’est toujours quand je ne suis pas chez moi etc. Cela va nous donner des indices pour la résolution.

 S’interroger soi

Plus difficile, nous allons aussi décortiquer ce qui s’est passé à l’intérieur de soi : nos ressentis et émotions, ce que nous aurions eu envie de faire si nous n’étions pas bienveillants et civilisés, ce que nous avons pensé de nous, des personnes concernées. Et nous allons rebondir sur ces questions pour descendre le plus possible vers une croyance ou une valeur racine.
Prendre conscience que le sujet touche à des valeurs profondes en nous peut suffire à désamorcer les réactions exagérées concernées. Parfois, un travail thérapeutique pourra être nécessaire.
 

Mon exemple des placards

Je vous résume à quoi m’ont conduites toutes ces questions.
Quand je voyais toutes ces portes ouvertes, cela m’énervait profondément. A un point important : j’aurai pu être violente envers la personne qui les laissait ouvertes si je n’étais pas civilisée ! (D’ailleurs cette violence s’exprimait sur les portes de placards que je pouvais fermer brusquement). Je ne me sentais pas respectée. Cela donnait une impression négligée, désordonnée. Je me disais que la personne ne faisait pas attention. Et que donc il fallait faire attention, sinon c’était dangereux. (Et là, notez comme c’est intéressant : on arrive à un mot important car il semble assez loin d’une porte de placard. Il faut continuer à interroger ce point surtout, même et je dirais surtout si cela semble incongru. Une question magique dans ce cas : Donne un exemple de danger ?) Au pire, j’imaginais une intrusion chez nous. Donc de la mise en danger de la famille. 
Ainsi ces portes ouvertes venaient toucher au besoin de sécurité. Point que j’ai ensuite travaillé avec ma thérapeute dans une séance de sophro-analyse.
 

Résumé

Les réactions exagérées sont un enseignement salutaire si nous prenons le temps de les analyser. Elles permettent de mieux nous connaître, et de vivre avec plus de légèreté quand on les dépasse. Pour cela, décoder ces réactions est la première étape, grâce à la clé du questionnement. Parfois, cela peut suffire à résoudre la problématique, en comprenant le vrai sujet sous-jacent. D’autres fois, un travail personnel ou thérapeutique sera nécessaire. Toujours pour aller vers plus de joie dans notre vie

 

Et alors, cette histoire de placard, curieux de savoir comment ça se termine ? Eh bien les portes restent encore souvent ouvertes chez moi, avec une fréquence moindre néanmoins. Et parfois, j’en ressens un léger agacement, parfois, cela me fait sourire. En tout cas, je ne ressens plus du tout la violence et la colère que j’avais précédemment !

 

Si vous avez repéré une réaction exagérée récurrente, je vous invite à regarder laccompagnement que je propose. Une séance de constellation familiale et systémique peut vous aider à clarifier le sujet sous-jacent et le libérer.

 

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Ressources complémentaires :

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