La sophro-analyse au secours de la parentalité positive
La parentalité positive s’est invitée dans ma vie bien avant que je sois maman. Ayant lu dans l’ouvrage de Marshall Rosenberg Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) que donner une fessée à un enfant, c’était finalement lui montrer que la violence avait le dernier mot, qu’elle était la plus forte, m’avait faire exclure ce « mode d’éducation » définitivement. Ensuite, lorsque j’étais enceinte, une amie m’a conseillé l’ouvrage de Faber et Mazlisch Parler pour que les enfants écoutent et Ecouter pour que les enfants parlent. J’ai dévoré ce livre… et beaucoup d’autres sur le sujet de la parentalité bienveillante encore appelée positive ou consciente (les différents courants ayant des spécificités qui leur sont propres). Catherine Dumonteil-Kreimer a ouvert des espaces inconnus (ah bon ? il est possible d’éduquer sans punir ? mais comment on fait ?). Isabelle Filliozat m’a aidé à lâcher cette perfection que j’essayais d’avoir et à mieux comprendre les émotions. Catherine Gueguen a nourri ma soif de connaissances scientifiques sur le sujet. Ces quelques autrices ont grandement contribué à la mère que je suis aujourd’hui, et je les cite car elles sont centrales mais il y en a eu beaucoup d’autres.
Ce sujet est pléthorique, avec des approches diverses qui parfois ne sont pas sur les mêmes lignes de valeur, les mêmes perspectives. Je ne prétends donc pas, en un court article, vous donner une vision exhaustive du sujet. Mais je vais tenter de vous donner ma vision, ce que j’ai retenu de ces approches.
Qu’est-ce que la parentalité positive ?
Parentalité positive, parentalité bienveillante, parentalité consciente… beaucoup de mots qui recouvrent à la fois des valeurs communes mais aussi des différences.
Les adjectifs qui suivent le mot parentalité sont d’ailleurs délicats. Difficile d’en trouver un juste. Rares en effet sont les parents réellement malveillants (et comme je le dis souvent à mes filles : il n’y a pas de méchants, juste des souffrants), ou qui considéreraient donner une éducation négative ou inconsciente !
Définitions des mots
Si je reviens aux définitions, la parentalité est un néologisme de la fin du XXe siècle pour désigner la « fonction de parent, notamment sur les plans juridique, moral et socioculturel », nous indique le Larousse.
Pour les 3 adjectifs, je vous fais une synthèse de ce que j’ai retenu du Larousse et du CNRTL.
Le terme « positive » renvoie à plusieurs acceptions, mais pour la parentalité on peut retenir qu’il apporte quelque chose de bénéfique, de favorable.
Le terme « bienveillante » renvoie lui à une dimension de compréhension, d’indulgence, à une disposition généreuse qui vise le bonheur d’autrui.
Le terme « consciente » quant à lui met plutôt en exergue la lucidité, la connaissance claire et réfléchie.
Définitions du concept
Comme je le disais, il existe plusieurs courants de ces types de parentalités, et donc plusieurs définitions. Par exemple, pour le magazine PEPS, qui a malheureusement cessé d’être édité il a peu, la parentalité positive c’est : « une parentalité centrée sur la joie de vivre, le plaisir d’être ensemble, les besoins de chacun, le soutien sur le chemin de soi. »
Pour le blog des supers parents, la parentalité bienveillante et respectueuse c’est : « l’ensemble des connaissances et des compétences que les parents peuvent acquérir et appliquer pour favoriser le bon développement psychomoteur affectif et social de leurs enfants et les accompagner dans leur épanouissement. »
Qu’est-ce que ça n’est pas ?
Si les définitions varient selon les courants, les valeurs communes sont le respect, l’épanouissement des enfants. Ainsi, je suis souvent ulcérée (le mot est fort, mais à la mesure de ce que je peux ressentir), quand j’entends ou lis que la parentalité bienveillante est associée au laxisme. Ou encore qu’elle va créer des enfants rois. C’est une méconnaissance du sujet. La pose de limites, de règles, ou d’un cadre selon les courants fait partie de l’éducation bienveillante. Dans le laxisme, on est plus proche de la démission parentale que de l’éducation bienveillante. La notion de respect des individus étant centrale dans ce type d’éducation, elle n’est pas compatible avec des enfants rois. D’ailleurs, ce n’est pas ce qui est constaté dans le pays qui le premier a changé son éducation : la Suède.
Il est par contre possible que des parents croient faire de la parentalité bienveillante, alors qu’ils seront dans le laxisme… C’est difficile d’être parent, il n’y a aucun jugement de ma part. Nous sommes tous en apprentissage, et les ajustements sont constants.
Une parentalité exigeante
Cette forme de parentalité, pour ceux qui l’ont expérimenté, est exigeante. En effet, l’immense majorité du temps, elle est différente de notre modèle familial. Donc non seulement nous ne pouvons pas nous appuyer sur notre vécu, mais en plus cela peut générer des tensions avec notre famille. En autre, elle demande plus de temps… dans un premier temps : maternage proximal avec les bébés, apprentissage de l’autonomie, de la coopération. C’est plus rapide de faire à la place que d’apprendre à faire. L’obéissance immédiate est plus rapide qu’une résolution de conflit. (Dans un second temps, ce sera plutôt un gain de temps : enfants autonomes, avec une intelligence émotionnelle plus développée.)
Une question s’impose alors : qu’est-ce qui fait que des parents choisissent cette difficulté ?
Pourquoi vouloir éduquer ses enfants différemment ?
Les raisons sont multiples et propres à chacun. Dans les courants de la parentalité positive telle que je l’ai vécu, l’idée principale n’est pas de favoriser une obéissance et des objectifs court terme, mais au contraire de penser à long terme. Que souhaite-t-on que ses enfants deviennent lorsqu’ils seront adultes ? Quel genre de personne ?
Se poser ces questions permet de donner une direction à sa parentalité, même si évidemment on dévie parfois du cap ! En tout cas, se poser pour répondre à ces questions fait prendre du recul, ce qui est précieux quand on a « la tête dans le guidon ».
Quand ils se posent ces questions, les parents ont souvent envie que leurs enfants deviennent des humains heureux, épanouis, autonomes, respectueux… et non un être obéissant qui dira oui à tout ce que son patron lui demande, par exemple ! Et vous, que souhaitez-vous pour vos enfants ?
Personnellement, c’est l’envie de contribuer à un monde meilleur (plus soutenable, plus bienveillant) qui fonde la raison d’être de mon éducation bienveillante. Il s’agit de contribuer à plus de paix dans le monde en montrant, en vivant, que la violence n’est pas une solution.
Quelques courants de parentalité positive
Faber et Mazlisch, Approche Parler/Ecouter
Gordon, Méthode Gordon
Jane Nelson, Discipline Positive
Filliozat, Ateliers Filliozat
Catherine Dumonteil-Kremer, Parentalité Créative
Conclusion : Devenir Parent, se former et se soutenir
Dans chacune de ces approches, vous pourrez trouver des pépites. Si vous souhaitez vous former en tant que parents, explorer ces univers pour voir lequel vous attire le plus. Il y a également des coachs parentaux formés à l’une ou plusieurs de ces approches, qui peuvent vous accompagner. Chacun doit trouver ce qui est juste pour lui, ce qui résonne.
Dans tous les cas, lorsqu’on est parent, et surtout si on souhaite éduquer ces enfants un peu différemment de la majorité (en France, l’éducation « traditionnelle » reste majoritaire), il est vraiment important de trouver ou fonder un groupe de partage entre parents. Pour se soutenir. Aujourd’hui beaucoup d’associations le font, mais il est aussi possible de contacter les parents autour de vous pour le faire. C’est un conseil que Catherine Dumonteil-Kremer m’avait donné, et qui m’a permis de fonder un tel groupe : cela a soutenu ma parentalité et a créé un réseau local de parents qui cherchent à être bienveillants.
Dans cette recherche de bienveillance, le piège de l’hyperparentalité guette, mais je vous en parlerai dans un futur article.
Enfant intérieur
Je ne peux pas finir cet article sur la parentalité sans dire un mot sur l’enfant intérieur. La façon dont nous réagissons à nos enfants, à leurs émotions, à leurs comportements est très lié à l’enfant intérieur qui vit en nous.
Me former en tant que parents, animer un groupe de soutien à la parentalité bienveillante m’a évidemment soutenue.
Mais je ne serai pas devenue la mère que je suis aujourd’hui sans aller guérir les blessures de mon enfant intérieur. En effet, aujourd’hui je n’ai plus de crise de rage quand je perds patience (mon panier en osier s’en rappelle encore). Ainsi vous pouvez comprendre le titre de l’article !
Si vous aussi vous sentez que les blessures vécues enfant vous empêchent de vivre la parentalité que vous souhaitez, allez voir l’accompagnement que je propose en Sophro-Analyse.
Si votre enfant a des comportements particuliers avec vous, de rejet, de colère, vous pouvez bénéficier du diagnostic au moins et d’une partie de la résolution du problème avec une séance de constellation familiale et systémique.
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Ressources complémentaires :