Emotions : comment les gérer ? La régulation émotionnelle
Je n’aime pas parler de gestion des émotions. Ça commence bien avec un titre pareil ! Cela implique qu’il faudrait les gérer… comme un compte bancaire ou une entreprise. Comme si finalement elles n’étaient pas naturelles.
Alors quelle logique de choisir un tel titre ? Tout simplement car c’est le terme le plus employé pour en parler. Il est difficile de trouver des mots justes pour parler des émotions. Elles peuvent être souffrantes pour nous et beaucoup cherchent justement à les gérer, à les apprivoiser, à diminuer la souffrance et l’inconfort finalement.
Aujourd’hui j’ai donc envie de vous parler de régulation émotionnelle.
Cela fait longtemps, à travers diverses pratiques, que j’expérimente cette régulation émotionnelle pour moi, ma famille ou même mes clients.
Ces derniers temps, j’ai eu des phases de vie plus compliquées où j’ai dû aller encore plus loin pour retrouver du confort. C’est forte de cette expérience que je partage mes connaissances, pour que vous puissiez vivre vos émotions, et permettre à vos enfants d’en faire autant.
Dans un premier temps je vous explique comment vivre nos émotions au quotidien. Puis je développe les bienfaits de cet accueil émotionnel. Enfin, j’aborde brièvement les débordements émotionnels.
Comment gérer mes émotions et celles de mes enfants au quotidien
L’idée générale va être d’acquérir une routine pour vivre ses émotions afin d’éviter qu’elles ne s’enkystent et ne provoquent de la souffrance.
Finalement c’est comme se laver les mains quand on rentre chez soi. Au lieu d’une routine d’hygiène corporelle, c’est une routine d’hygiène émotionnelle.
Protocole de régulation émotionnelle
Process général
Quand l’émotion survient, on se laisse traverser par elle.
On s’installe dans son corps. On est 100% présent pour sentir ce que l’émotion fait en nous, dans notre corps. On laisse vivre cette émotion complètement.
Finalement l’émotion est comme une vague et on se laisse complètement traverser par cette vague, comme si on plongeait dans cette vague.
C’est extrêmement rapide, moins d’une minute, très certainement même 30 secondes. Une fois que l’émotion est passée… eh bien il reste nous. Bien vivant. Sans inconfort puisqu’on a laissé se déployer complètement l’émotion.
Le process est très simple à écrire. Il est moins facile à faire, uniquement car nous n’en avons pas l’habitude ! Nous avons souvent peur de nos émotions, de nos débordements émotionnels et nous leur laissons rarement la place. Au contraire, nous les enfouissons en nous, en cherchant à ne pas les écouter, par des plaisirs rapides comme les divertissements ou la nourriture. Et c’est cela qui crée de la souffrance finalement. Car l’émotion non écoutée s’enkyste en quelque sorte, et veut sortir à un moment.
Je vous invite à tester ce protocole sur vous pour les petites émotions du quotidien.
Exemple, je suis en voiture, et quelqu’un vient de me faire une queue de poisson. Je peux m’arrêter, ou profiter du prochain feu rouge pour vivre ma colère ou ma peur jusqu’au bout.
Process avec des enfants
Quelques réactions émotionnelles en détail
Comme nous avons peu l’habitude d’écouter nos émotions, je propose de lister les principales libérations émotionnelles et corporelles qui peuvent se faire.
La peur
Lorsque la peur nous traverse, diverses sensations et réaction corporelles peuvent avoir lieu :
- Figement : rester en contact avec ce figement jusqu’à ce que le mouvement revienne
- Tremblement : se laisser trembler
- Cris ou hurlement : crier sa peur
- Vide : rester au contact de ce ressenti de vide
La tristesse
Lorsque la tristesse nous traverse, diverses sensations et réaction corporelles peuvent avoir lieu :
- Larmes : laisser couler les larmes
- Pleurs : se laisser pleurer
- Sanglots : se laisser sangloter
- Vide : rester au contact de ce ressenti de vide
La colère
Lorsque la colère nous traverse, diverses sensations et réaction corporelles peuvent avoir lieu :
- Hurlement : hurler sa colère voire sa rage, rugir comme un lion
- Envie de taper : taper avec les pieds le sol ou un coussin ou punching ball avec ses poings
- Envie de serrer : serrer une balle molle ou un coussin pour décharger la colère
- Envie de courir : évacuer sa colère en courant
- Tremblement : se laisser trembler
Il existe d’autres émotions évidemment. Nous éprouvons également parfois des émotions mélangées, ou successives. Il est important de laisser l’ensemble des manifestations corporelles et émotionnelles se vivre. Parfois, notamment en cas de choc, diverses vagues pourront être vécues dans les jours qui suivent l’événement.
Ces décharges émotionnelles sont normalement brèves. Si ça n’est pas le cas, c’est probablement qu’elles parlent d’autres blessures plus vieilles et que la prise de contact avec un thérapeute qualifié est la bienvenue.
Pourquoi c’est important d’exprimer ses émotions ?
Exprimer ses émotions évite que les émotions ne s’engramment durablement, selon l’adage :
Ce que l’on réprime s’imprime
Respecter le processus physiologique
Se laisser traverser par l’émotion, c’est tout simplement respecter son processus physiologique, qui a sa raison d’être. C’est évacuer ce qui n’a pas à rester coincé dans notre corps, comme un nettoyage émotionnel.
Garder son énergie
Prendre confiance en nos capacités émotionnelles
C’est un cercle vertueux. Plus on accueille les émotions, pleinement, sans les juger, et plus on les vit complètement, plus on se rend compte que cela passe vite et n’est pas si inconfortable qu’on aurait pu le croire. On est actif dans le processus. On prend ainsi confiance en notre capacité à se laisser traverser par des émotions inconfortables pour retrouver de la sérénité. On prend conscience que nous ne sommes pas notre émotion. Ce détachement permet de diminuer l’emprise que l’idée de l’émotion peut avoir sur nous.
Vivre le moment présent
Vivre pleinement une émotion c’est également être pleinement présent à elle. Vivre au moment présent. Vous savez, LA façon de vivre que beaucoup d’entre nous aimeraient expérimenter plus souvent voire en permanence. Les émotions nous montrent le chemin pour cela !
Cette routine émotionnelle nous fait gagner en présence.
Se reconnecter au corps
Vivre son émotion pleinement comme je l’ai décrit dans la première partie permet également de nous reconnecter à notre corps, à nos ressentis et à nos sensations corporelles.
Eviter l’installation des traumatismes
Un traumatisme peut s’installer facilement, particulièrement chez les jeunes enfants qui sont impressionnables et ont moins de ressources.
Par exemple si un chien fait peur à un enfant, il est important de pouvoir le laisser pleurer, trembler, crier… ou quelles que soient ses réactions comportementales après un possible figement. Et d’accompagner ses réactions dans la sécurité affective que le parent, ou l’adulte en charge, lui offre.
Cette phase pourra d’ailleurs se répéter, plusieurs fois. L’enfant pourra raconter ce qu’il a vécu avec des réactions émotionnelles et ou corporelles, généralement de plus faible intensité.
Cela fonctionne bien évidemment chez les adultes, par exemple après un accident comme une chute.
Que faire quand les émotions débordent quand même ?
Les réactions exagérées
Il peut être utile d’aller explorer nos réactions exagérées et d’apprendre ce qu’elles disent de nous. J’en ai déjà parlé dans l’article dédié aux réactions exagérées. Je vous remets ici le lien pour télécharger le tuto pour décoder ses réactions exagérées :
Les mémoires du passé
Un point non négligeable à prendre en compte quand nous avons la sensation d’être complètement envahi, débordé d’émotions inconfortables…. C’est notre passé. Je crois qu’il est certains cas où nous ne pouvons pas faire l’économie de cette introspection.
Luc Nicon, interviewé dans le podcast Métamorphose (épisode n°65) par Anne Ghesquière sur le sujet de la régulation émotionnelle promue par l’association Tipi, explique lui-même qu’il a été surpris de constater que les racines de ces émotions impactantes viennent beaucoup de la vie intra utérine (comme un jumeau perdu) et de la naissance (comme un cordon autour du cou).
Sur ce sujet, je vous invite à vous faire accompagner par un professionnel.
Conclusion
On peut faire seul et en autonomie la régulation émotionnelle au quotidien, pour aller mieux et prévenir l’installation de souffrances.
Pour les dossiers du passé, ou si nous ne sentons pas en capacité de faire face à nos émotions quotidiennes ou celles de nos enfants, il est préférable de consulter un professionnel qualifié.
La sophro-analyse que je pratique est appropriée pour aller libérer les poches émotionnelles bloquées du passé et même libérer des traumatismes, y compris dans les mémoires prénatales.
Si vous voulez prendre rendez-vous, c’est ici.
J’ai été ravie de partager tout cela avec vous, alors pour prolonger le plaisir, je vous ai préparé un tuto pour faire votre régulation émotionnelle et celle de vos enfants :
Ressources complémentaires :
Voici quelques thérapies ou approches thérapeutiques qui peuvent vous accompagner dans une libération émotionnelle :
La sophro-analyse est très appropriée pour vider les poches émotionnelles de notre passé.
J’utilise volontiers l’EFT (Emotionnal Freedom Technique) pour aider à la libération émotionnelle pour le quotidien, et notamment avec les enfants
Cleen (Coaching de Libération des Empreintes Émotionnelles Négatives) est pratiquée par des coachs et sert à se mettre à distance des événements douloureux restés ancrés.
La régulation émotionnelle Tipi permet également de résoudre des problèmes du passés émotionnellement impactants.
Nerti (Nettoyage Émotionnel Rapide des Traumatismes Inconscients) est une méthode similaire.
La Somatic Experiencing est une thérapie particulièrement adaptée pour les traumatismes. Elle a été mise au point par Peter Levine, et j’en utilise des aspects lors de séances de sophro-analyse.
Texte Le palais de la conscience, Osho, qui parle notamment du vécu complet des émotions :